efootball PES 2020 (PS4) : dans le sillage de ses glorieux aînés

Autrefois référence incontestée, la licence japonaise a perdu de sa sublime au fur et à mesure des coups de boutoir de son adversaire. Depuis maintenant 4 ans, la licence de Konami revient bien placée dans ce fameux duel des simulations de football. La cuvée 2019 mettait en valeur le travail des précédentes éditions, mais de nombreux défauts avaient terni la copie. Attendue au tournant pour cette nouvelle édition, le début de saison 2019-2020 annonce-t-il un coup de tonnerre sur les terrains numériques ?

River Plate vs Boca Juniors, nul part ailleurs

Gameplay=PES ?
Le gameplay est le coeur d’une bonne simulation sportive. PES 2020 est une simulation : des choix marquants ont été pris et c’est une très bonne chose. La vitesse du jeu, semble aujourd’hui être la bonne : Ni arcade et rapide, ni trop lente. Konami semble avoir trouvé le bon tempo. Au pire des cas, chacun pourra trouver chaussure à son pied, en modifiant le tempo du jeu. L’aspect simulation est aussi renforcée par l’inertie des joueurs. On contrôle des joueurs aux capacités différentes et manette en main, on devra indéniablement adapter son jeu en fonction des capacités du joueur. C’était une force des précédentes itérations, et on retrouve bien entendu cette caractéristique – indéniablement, c’est la force majeure de la simulation “made in Japan”. Les premières impressions de jeu face à l’IA sont très positives. Lorsqu’on joue à un PES de ces dernières années, il revient une sempiternelle question : cette simulation ravira-t-elle les amoureux des glorieux PES 5 et 6 ? Impossible de comparer une même franchise, avec 15 ans d’écart. Sans doute reste-t-il un héritage ou une filiation lointaine, il y a un certain feeling qui nous rappelle certaines joies des années 2000, et notamment lorsqu’on évoque la réactivité des joueurs sur le terrain. Il y a un petit quelque chose, de presque impalpable… mais oui, peut-être avons nous en main une grande simulation de sport.

Willian serein

Joie, joie mais pas que…
Sur une première session, le sentiment est donc très bon. Mais il faut continuer et ne pas en rester là… Après les premières heures de découverte (en mode hors-ligne bien entendu) on commence à faire quelques constats un peu plus négatifs : l’arbitrage par exemple. Sur cette version, certains tacles assassins ne sont pas sifflés (à l’opposé de la démo, où l’on avait un arbitrage strict, un tantinet exagéré). Le juste milieu n’est pas encore trouvé de ce côté. Concernant l’IA, le joueur ne devrait pas avoir de soucis à trouver le niveau lui correspondant. Sur ce test, le niveau professionnel et superstar, ont été bien éprouvé. Globalement cela reste positif. Les soucis de la précédente mouture sont derrière, l’IA construit et cherche parfois à revenir en arrière, il est possible pendant quelques secondes de ne pas avoir accès au contrôle du ballon… On commencerait presque à découvrir un sentiment inexistant jusque là : la frustration ! Et il faut donctrouver la manière la plus adéquate de récupérer le cuir, au risque d’attraper une biscotte. Ceci dit, cela reste moyennement crédible lorsque Gibraltar contrôlé par l’IA (oui, oui l’équipe de Gibraltar, 195ème au classement FIFA est présente dans le jeu), vous fait courir lorsque vous contrôlez une équipe du top 5 européen. Il est aussi possible que le testeur soit une véritable truffe. Mais passons. Côté gardien, l’édition précédente restait sur de bonnes bases, à un niveau de réalisme bien au dessus de son concurrent. Cette année, pas forcément d’évolution notable, si ce n’est que de temps à autre le gardien semble privilégié un choix : rester sur sa ligne. On aimerait la petite sortie, à quitte ou double, même si cela se traduit par un vautrage lamentable dans les pieds de l’attaquant. Autre incongruité, c’est la difficulté d’obtenir un penalty. En 30h de jeu face à l’adversaire, pas un penalty sifflé pour le joueur en phase offensive, ce n’est pas nouveau, et ce point faible existe depuis de très nombreuses versions du jeu.

Oui, oui, oui, plat du pied, sécurité, tout ça

Pro Evolution Stakhanov ?
Abordons les questions épineuses, c’est à dire l’enrobage, le reste en somme. PES est un beau jeu. Il n’y a toujours pas les petits détails qui renforcent l’immersion mais on ne peut pas dire le contraire : c’est un beau jeu. Des beaux stades, un public un poil plus animé, c’est une belle progression dans l’ensemble. Les jeux de contraste sont réussis, on a des évolutions en terme d’éclairage lors d’une partie. C’est réussi dans l’ensemble. Autre domaine où PES a de l’avance face à son opposant, c’est sur la modélisation des joueurs. Enfin… des joueurs majeurs : Ronaldo, Messi, Griezmann sont reconnaissables dans l’instant. Pour le reste, il y a encore du boulot, là où Fifa arrive à nous pondre quelques joueurs vraisemblables (de loin), PES galère de ce côté-là et nous propose des “randoms-face” un peu dégueulasse. Et nous ne chipotons pas avec ces choses-là quand on supporte des petits “clubs”. Mais résumons les choses ainsi : c’est beau mais pas tout parfais. De très rares plans sur la foule et ça manque un peu de vie sur les bancs (à l’exception du mode “Ligue des masters”). L’immersion n’est pas non plus renforcée par l’ambiance sonore. C’était une faiblesse notable des précédents PES. C’est encore le cas. Même si la douce et agréable voix de Grégoire Margotton, vient de temps à autre, nous chatouiller délicatement l’oreille interne, le design sonore reste toujours, en deçà, de qui vous savez. Le point faible des licences régulièrement évoqué au sujet de PES 2020 n’en est pas un. Certes, certaines équipes auront l’intégralité du kit nécessaire à ce surplus nécessaire en terme d’immersion – l’Allianz Arena du Bayern Munich ou le Juventus Stadium sont modélisés à merveille. Des stades génériques viendront combler ce manque. En fin de compte, les maillots manquants (sur PS4) pourront être compléter par l’ajout d’un patch externe (le travail de CYPES est une référence dans ce domaine). Petite dose de joie supplémentaire, c’est l’existence des petites nations européennes (Andorre, les îles Féroé, l’Arménie et l’Albanie). Enfin, notons que les graphistes en charge des menus doivent avoir un certain goût pour l’esthétique communiste, c’est discutable mais fonctionnel. Mais discutable. On retrouvera les modes de jeux habituels : match en local ou duel, de quoi pratiquer le jeu en toute sérénité seule ou à plusieurs. Le mode “Ligue des masters” subit un léger lifting, avec quelques cut-scènes sympathiques, qui ne sont pas non plus renversantes. La “Ligue des masters” bénéficie des grandes améliorations en matière de gameplay du jeu, et le mode (culte) redevient intéressant à plus d’un titre grâce à L’IA devenue bien plus cohérente. Concernant le jeu en ligne, pas de révolution importante. On retrouvera le mody “MyClub”, l’équivalent du mode FUT, des oppositions en ligne classique et le mode “Match Day” vient rafraîchir les différents possibilités en ligne. Intéressant à plus d’un titre, ce mode proposera au joueur de choisir un camp et des joueurs auront la chance de s’affronter dans une finale quotidienne diffusée en livestream.

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Verdict
En résumé, il y a de très belles choses, il est possible d’être dominé, de s’en sortir sur un contre, de prendre 3 ou 4 buts (ba quoi… on a le droit de jouer avec le Stade Brestois), de maîtriser et de verrouiller le jeu. Chaque match paraît différent. A suivre sur le long terme, prions qu’une mise à jour ne vienne pas rompre un équilibre pourtant si difficile à obtenir. Le plus exceptionnel est ce sentiment de construire ses phases de jeu, de trouver de longues ouvertures (quel pied !), d’obtenir à l’arraché un coup-franc bien placé en provoquant son adversaire en 1 contre 1. C’est définitivement sur ce point que Konami réussi un énorme exploit : procurer du plaisir, une sensation que l’on avait pas vécu depuis très longtemps. L’éditeur progresse à pas de géant depuis de nombreuses années, mais PES 2020 est proche de l’aboutissement sur cette génération de consoles. Il reste quelques défauts à gommer (arbitrage, absence de pénalty face à l’IA, quelques cafouillages et des collisions parfois brouillonnes) mais dans l’ensemble, les progrès sont énormes et la joie est au bout. PES 2020 pourrait rester dans les mémoires, au même titre que ses glorieux aînés : manette en main, PES nous propose quelque chose de rare et intense. Autour des matchs, c’est (toujours) les montagnes russes, les réussites en matière de graphisme ne viennent pas combler certains défauts du jeu (licences, menu, sound-design). Ce n’est pas bien grave, car l’essentiel est sur le terrain !

PES 2020 : 8.5/10


3 Replies to “efootball PES 2020 (PS4) : dans le sillage de ses glorieux aînés”

  1. Philippe Froment

    Bon test du jeu …
    Le seul point où je ne suis pas d’accord c’est les visages ramdom !
    Pes à beaucoup plus de visages modélisés que fifa et même dans les petites équipes inconnues ( j’avais vérifié cette authenticité sur pes 2018 )

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